Islam : la laïcité dans l’impasse
Qui a entendu parler d’islam lors des débats politiques des derniers mois ? Ce n’est pas faute, pourtant, d’avoir subi une actualité plus que dramatique en matière de violences perpétrées au nom de cette religion. L’observateur avisé aura remarqué le soin méticuleux avec lequel les médias ont expurgé les éléments de langage autorisés en la matière : pas question de mentionner l’islam, parlons plutôt de camions fous, de déséquilibrés qui défenestrent les vieilles dames ou « d’assaillant au marteau », lui-même un peu marteau.
User ainsi du champ lexical de la psychiatrie, de la folie, nier l’islamité des djihadistes (« assaillants ») et la justification religieuse de leurs actes, c’est affirmer en creux que cette réalité échapperait à toute compréhension rationnelle, qu’elle serait inintelligible. Circulez bonnes gens, il n’y a rien à voir, rien à penser, rien à conclure
LA « LAÏCITÉ À LA FRANÇAISE »
C’est en fait tout l’appareil idéologique de nos sociétés issues des Lumières, de leur logique libérale et progressiste, qui se trouve pris en défaut : selon lui, pour vivre en paix, dans la convivialité heureuse entre toutes les cultures et toutes les religions, il faudrait accepter l’autre tel quel. Y compris lorsqu’il porte les pires sectarismes ? La « laïcité à la française », expression nationale de cette logique, s’interdit ainsi de considérer les contenus « des religions », les réduisant dans son esprit à de simples cultes et aumôneries.
Il s’agissait entre autres en 1905 et il s’agit toujours aujourd’hui d’empêcher la religion catholique d’exercer une influence politique. En proposant aux hommes d’autres horizons que les espérances politiques issues du progressisme des Lumières, elle concurrençait ouvertement ces dernières, qui ne pouvaient le tolérer.
Quand bien même certains arrivent à en dégager une « essence » spirituelle, l’islam est intrinsèquement politique.
Les catholiques ont accepté de plus ou moins bonne grâce d’être réduits à leurs églises et à la sphère privée, vu que leur espérance n’est pas de nature politique du moins pas directement. Mais les autres religions, que la laïcité assimile dans son traitement au catholicisme, et principalement l’islam, ne sont pas faites du même bois. Quand bien même certains arrivent à en dégager une « essence » spirituelle, l’islam est intrinsèquement politique. C’est sa substance même : l’application de la loi musulmane est politique, les espérances qu’il déploie sont de nature politique.
UNE RÉFLEXION PROFONDE SUR LA VIOLENCE S’IMPOSE
C’est ainsi que la « laïcité à la française » interdit à l’État, et par ricochet à toute la société, de considérer en face ces espérances, celles du « Grand Soir » musulman. Par bien des aspects, elles s’apparentent aux espérances communistes, portant en elles les mêmes légitimations morales de la violence jugée parfois nécessaire au nom du bien supérieur.
L’État avait su traiter en son temps le danger de la violence communiste. Il est incapable de traiter celui de la violence islamiste, à cause de la laïcité. Une réflexion profonde s’impose en la matière, pour que les Français et leurs chefs puissent à nouveau devenir « empereurs en leur royaume ».
Odon Lafontaine,coauteur de « La Laïcité, mère porteuse de l’islam? » (1)
Commentaires
Il est risqué, scientifiquement, de s'appuyer sur les thèses d'Odon Lafontaine, dont une partie est vivement contestée par des théologiens de tous bords, y compris musulmans et chrétiens.
Un fois de plus, la confusion est faite entre laïcité et sécularisation. Et donc du positionnement de l'Etat et des pouvoirs publics sur la question des cultes. Cela conduit à des conclusions fortement erronées, involontairement (ou pas ?).